Juste une ombre de Karine Giebel

JUSTE UNE OMBRE DE KARINE GIEBEL

Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t’imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour… Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t’observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d’aller consulter un psychiatre. Tes amis s’écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t’aider. Tu es seule. Et l’ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard… Tu commandes ? Apprends l’obéissance. Tu méprises ? Apprends le respect. Tu veux vivre ? Meurs en silence…

Edition : Pocket • 606 pages • Thriller • One Shot

Juste une ombre est mon sixième Karine Giebel. Jusqu’à maintenant tous les romans que j’ai pu lire de l’autrice m’ont convaincu et m’ont fait passer un très bon moment. Les morsures de l’ombre avait même été un véritable coup de coeur pour moi. Mais là, pour la première, je n’ai pas été pleinement satisfaite de ma lecture.

Dans Juste une ombre, on va suivre Cloé qui, en rentrant chez elle un soir, est poursuivie par un homme portant une capuche. Depuis cette rencontre troublante, la jeune femme se sent mal. Elle a l’impression d’être épiée en permanence et d’être suivie. Pire, elle a même le sentiment que l’homme à la capuche qu’elle va surnommer l’Ombre, rentre chez elle par effraction et déplace des objets. Elle va finir par faire part de ses craintes à ses proches, qui ne vont pas vraiment la croire. Cloé est-elle en danger ou est-elle en train de perdre les pédales ?

Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé le bouquin. Karine Giebel a vraiment le don de raconter des histoires vraiment angoissantes. C’est une autrice talentueuse, qui arrive à mener son lecteur par le bout du nez et finir par l’amener là où elle le souhaite. Jusqu’à présent, ses bouquins m’ont tous plus ou moins marqué à leur manière. Sa plume est vraiment fluide, addictive, agréable et ça passe toujours crème. Je n’ai eu aucun problème à entrer dans l’histoire. Dès le prologue Karine Giebel entre dans le vif du sujet et met en place son histoire. Au fil des pages, on sent monter crescendo l’angoisse de Cloé. Et durant une bonne partie du roman, l’autrice s’amuse avec le lecteur. On ne sait plus quoi penser au final. Cloé est-elle malade ? Imagine-t-elle toutes ces choses ? Est-elle réellement harcelée par quelqu’un ? Jusqu’au dernier moment l’autrice va réussir à nous balader et le doute persiste jusqu’à la révélation finale. Psychologiquement parlant ce bouquin est excellent et extraordinaire !

Mais quel a été le problème me direz vous ? Et bien, pour moi, ce roman à deux gros points faibles. Tout d’abord ses personnages. Je les ai tous, sans exceptions, trouvé exécrables ! Il y en a pas un pour rattraper l’autre. Cloé est une femme horrible. Elle est hautaine, égoïste, arrogante, elle aime snober les gens et pense que le monde tourne autour d’elle. C’est une femme qui n’a aucun scrupule a écraser les autres pour réussir. Je l’ai trouvé insupportable du début à la fin. Alors oui elle peut être qualifiée par moment de femme forte par rapport à ce qu’elle vit mais cela ne suffit pas, à mon sens, à gommer tous les défauts qu’elle a. Je pense que Karine Giebel en a beaucoup trop fait concernant ce personnage qui manque cruellement de nuance et d’humanité. Cloé est un personnage beaucoup trop mauvais et négatif. Mais si seulement il n’y avait qu’elle… Et c’est la tout le problème. Malheureusement Cloé n’est pas le seul personnage horrible de cette histoire. Le commandant Gomez (le second personnage principal) l’est tout autant, si ce n’est plus encore. C’est le flic cliché par excellence. Mauvais caractère, il enchaine les bourdes les unes après les autres, n’a aucunes limites, aucun état d’âme. Il est au dessus de tout même des lois qu’il est censé faire respecter. C’est du déjà vu et malheureusement c’est décevant. Et pour ce qui est des autres personnages il n’y a rien à dire sur eux. Ils sont tous quelconques. Bertrand, le petit ami de Cloé, est une vraie ordure (pour pas changer). Je vous laisse le plaisir le découvrir.

Enfin, l’autre gros problème de ce bouquin ce sont les longueurs… La plume de Karine Giebel a beau être fluide j’ai trouvé le roman par moment beaucoup trop répétitif. L’histoire peine pas mal à se mettre en place et l’autrice s’attarde sur des détails bien futiles. Les personnages étant tous horribles, tout le monde devient suspect aux yeux du lecteur, même la victime, et c’est assez lourd. Le début était vraiment génial et était très prometteur. L’angoisse était présente mais petit à petit cela finit par retomber comme un soufflé. L’intrigue peine à avancer, on tourne en rond. La paranoïa du personnage principal devient agaçant à la longue. Et lorsque la révélation finale arrive j’ai trouvé cela un poil WTF ! Je n’ai pas du tout compris ce choix de l’auteure. C’était pas du tout crédible et cela manquait d’explication.

Juste une ombre n’est pas un mauvais thriller psychologique, pas du tout. Le style est bon, le talent de Karine Giebel n’est plus à démontrer mais ce livre est tout simplement en dessous, en tout cas à mes yeux, de ce que l’autrice a pu faire déjà auparavant. C’est un roman avec beaucoup de longueur qui ne sont pas vraiment nécessaire. Elles alourdissent le récit et empêchent l’intrigue d’avancer. Les personnages sont horribles. Ils vont subir aussi des choses horribles mais je n’ai pas pu ressentir de l’empathie pour eux tant ils étaient clichés et manquaient de nuances. Ce livre ne me marquera pas contrairement aux autres et je sais que l’auteure est capable de faire beaucoup mieux. Si vous souhaitez la découvrir je vous conseille plutôt Les morsures de l’ombre !

⭐⭐⭐

Note : 3 sur 5.